L’ÉGLISE SAINT SYMPHORIEN

Ancienne chapelle des Augustins, cet édifice est devenu église paroissiale le 15 Août 1791, suite à la désaffection de l’ancienne église en lieu et place du collège actuel, qui menaçait ruine et du fait que les immeubles des Augustins soient devenus biens de la Nation le 13 Juillet de la même année.

Bâtie dans un gothique primaire, l’église fut restaurée à différentes époques. La façade, construite au début du XVIe siècle fut remaniée au XIXe, en même temps que le rehaussement du clocher. Ces travaux furent confiés, en 1860, par le maire Giraud, à l’architecte diocésain Berruyer.

Au temps des Augustins, le clocher de style Roman à peine terminé, n’était qu’une tour large et carrée, surmontée d’un toit à quatre pans en charpente et recouvert de tuiles. Deux fenêtres assez larges s’ouvraient sur chaque façade. Lors de la restauration, l’architecte Berruyer réduisit de beaucoup la largeur des huit fenêtres et rehaussa le clocher par une lanterne néogothique terminée en terrasse. Cette terrasse de plus de 8m² est ornée d’une balustrade à jour, en ciment, avec trois clochetons à ses angles.

Le quatrième angle est flanqué d’une tourelle à poivrière longue et saillante. Elle débute à l’étage inférieur et contient un escalier débouchant sur la terrasse. Elle est couronnée d’une flèche revêtue d’ardoises.

Le clocher abrite 4 cloches :

  • La plus ancienne de 1528 provient du clocher des Augustine et pèse 500kg.
  • La plus petite de 1739, pèse 70kg. Elle provient de la Tour Médiévale et a été offerte ainsi que l’horloge, à l’église, par la famille de Quinsonas.
  • Les deux autres datent de 1901.

 

L’intérieur de l’église

L’église comporte une nef voûtée sur croisés d’ogives avec un chœur profond, fermé par une abside à pans coupés.

Dimensions :

  • Largeur du bas-côté droit : 3m57
  • Largeur du bas-côté gauche : 2m50
  • Profondeur des bas-côtés : 13m50

De telles proportions accordées à la fonction monastique sont sans rapport avec le petit nombre de religieux assurant le service du couvent ; neuf tout au plus entre 1550 et 1560. Il y avait un prieur, un procureur, un vicaire, un bachelier qui apprenait « le métier » et des moines Augustins. En 1789, deux religieux seulement assuraient le service du couvent.

Le chœur au chevet polygonal avec les remplages flamboyants des fenêtres de l’abside, les retombées en pénétration des nervures de voûte, illustrent parfaitement l’art gothique de la fin du XVe siècle.

Au temps des Augustins, le maître-autel était en bois sculpté et doré. Il était encadré dans un retable peint, flanqué de deux colonnes. Vendu en 1860, ce retable est maintenant visible à l’église d’Arzay. Le maître-autel actuel date de 1965.

Deux petits bras de transept bas marquent l’articulation avec la nef de plan basilical à trois travées. La chapelle Saint Joseph (transept de gauche) ne date que de 1865. L’église conserve une remarquable homogénéité et s’affirme sans conteste, comme le plus beau monument religieux légué par le Moyen-Âge dans le canton.

Dans les bas-côtés, creusées dans les murs gouttereaux, les piscines liturgiques au nombre de six, indiquent l’emplacement d’anciens autels liés à des fondations de messe. Le contour de ces piscines finement sculpté d’un cavet (moulure creuse dont le profil est proche du quart de cercle) terminé par une lancette, est surmonté d’une accolade.

De l’époque des Augustins, il reste une transcription qui se trouve dans la chapelle de la Vierge (transept de droite).  Il s’agit d’une fondation de messe de Claude De La Balme, en caractères gothiques longs et serrés (1518) surmontée d’un fronton représentant Marie, mère du Christ, le cœur percé de 7 glaives.

À ses pieds est étendu le corps de son fils, d’un côté Marie-Madeleine à genoux, puis Saint Sébastien percé de flèches. À la droite de la Vierge, St Jean, le disciple Bien-Aimé puis un évêque avec une crosse et la mitre. Derrière lui, trois enfants émergent d’une cuve. Ce bas-relief fait référence à la légende de St Nicolas, évêque de Myre en Lycie, au IVe siècle, ayant délivré les enfants qu’un boucher aux mauvaises intentions avait enfermés dans une cuve en attendant de les manger.

Le chemin de Croix, accroché aux murs gouttereaux, date de 1875, de même que les confessionnaux.

Les fonts baptismaux datent de 1867 et ont remplacé une cuve dorée de godrons (ornement en relief ou en creux de forme ovale allongée), et encore visible dans la cour de la cure. Sculptés avec du stuc (technique qui remonte à l’Antiquité, enduit teinté dans la masse à base de chaux), les personnages représentent St Jean-Baptiste baptisant Jésus. La coquille St Jacques sur la partie extérieure haute fait référence au pélerinage de St Jacques de Compostelle.